Sélection Jeux de la Francophonie 2023 - Adrien Tache

À ses 16 ans, une longue immersion d'un an avec une famille malaisienne confirme son goût pour la photographie et les rencontres qu'elle provoque.
Adrien_Tache_Pselection_JFrancophonie

Adrien Tache, 29 ans : « Adolescent, je suis un jour tombe sur une version dessinée de la célèbre photo de Nick Ut prise durant la guerre du Vietnam. Il y était expliqué qu'après sa publication dans les journaux américains de nombreuses contestations s'étaient élevées en masse contre la politique du pays. Je compris alors l'impact a grande échelle que pouvait avoir la photographie sur le monde.

C'est un peu plus tard que j’achèterai mon premier appareil photo et apprendrai, grâce a un guide du National Geographic, les bases du métier. À mes 16 ans, une longue immersion d'un an avec une famille malaisienne confirme mon goût pour la photographie et les rencontres qu'elle provoque. Je m'investirai quelques années plus tard, pendant presque deux ans, dans un collectif de photographes voyageant chaque hiver sur les routes d'Afrique de l'Ouest. De cette expérience naitra le projet « Photografrika » (2013-2016), projet au long cours sur les chasseurs d'images ouest-africain des studios et des rues. Publie dans un premier temps sur internet, ce travail connaitra une pette reconnaissance en se retrouvant dans plusieurs magazines (Reponse Photo, Bout du Monde...), webzines (Camera Pixo, 1:1, Image Colorado...), festivals photo (Rencontre de la Photographie Africaine, Visa Of, La Gacilly, Encontro Da Imagem...) et concours (Lens Culture, Paris Match Étudiant, Foire de la Photographie a Bievres...). Ce projet au long cour confirmera en moi l'envie de donner la parole a ceux qu'on ne voit pas forcement.  J'utilise parallèlement depuis 2014 un procédé peu commun appelé « afghan box ». Il s'agit d'une chambre photographique en bois intégrant un laboratoire de développement. Cela me permet, en quelques minutes, la réalisation complète d'une photographie en noir et blanc, de la prise de vue jusqu'au tirage. Par le biais de la « photographie lente », dans les rues de chez moi ou d'ailleurs, cette boite crée l'étonnement et les rencontres. Le côté social et artisanal me plait dans cette modeste pratique, ou l'humain et l'échange sont au cœur de celle-ci. « Box Photography Now », l'ouvrage de Lukas Birk sort cette année, met parfaitement en lumière cette technique en publiant le portfolio d’« afghanes » du monde enter dont je fais partie.

Fin 2018, je poursuis mon projet « We are all Fugees » débute en Afrique de l'Ouest en 2014, en embarquant ma chambre pendant presque un an, du sud-est asiatique jusqu'à la tentaculaire capitale du Nigeria, en passant par la côte ouest Australienne. Cette simple boite me permet de photographier différentes communautés à travers le monde comme les Karens en Birmanie, les pécheurs marocains, la jeunesse malaisienne, les marginaux de Brisbane, les raveurs au Portugal etc.… et de partager les cliches avec eux.

Sur la route, j'ai aimé associer ces tirages a du collage, que je réalise grâce à la collecte de matériaux diverses et variées récupérées sur place. Il peut s'agir de vieux livres, de tickets, de journaux... qui me serviront à créer mes fonds sur lesquels seront placées mes photos.