Selon l’étude d’impact de la Coupe du Monde de Rugby 2023 qui vient d’être réalisée par EY, la France, en accueillant la dixième édition du troisième événement sportif mondial du 8 septembre au 28 octobre 2023, a tenu la promesse d’organiser différemment un grand événement sportif international (GESI) avec des impacts positifs durables pour tout le territoire, en phase avec les valeurs du rugby. La Coupe du Monde de Rugby 2023 a généré 1,8 milliard d’euros de dépenses totales, pour un apport net de 871 millions d’euros pour l'économie française lié aux touristes internationaux.
Marquée par la victoire en finale des Springboks sud-africains, la Coupe du Monde de Rugby 2023 n’a pas été seulement une grande fête du rugby qui a fédéré près de quatre millions de fans, français et étrangers, sur tout le territoire pendant plus de sept semaines : elle a aussi créé beaucoup de richesse supplémentaire pour l’économie tout en démontrant la capacité de la France à organiser un GESI selon un nouveau modèle, socialement intégrateur et écologiquement responsable.
Une ambition française en phase avec les objectifs de World Rugby
En organisant la dixième édition de la Coupe du Monde de Rugby masculin à quinze à moins d’un an des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et à l’occasion du bicentenaire de la création du rugby, le Gouvernement français, la Fédération française de rugby (FFR) et le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), réunis au sein du groupement d’intérêt public (GIP) « France 2023 », avaient l’ambition avec les collectivités hôtes de montrer la capacité du pays à accueillir différemment un GESI.
Autour du GIP France 2023 et avec un soutien constant de l’Etat, toutes les parties prenantes à l’organisation de l’événement se sont investies de manière déterminée, depuis 2018, dans des programmes visant à produire plus qu’une grande compétition et une grande fête du rugby : un événement socialement intégrateur et écologiquement engagé, léguant un héritage durable à la « famille du rugby » et aux territoires hôtes.
Avec le centre de formation des apprentis (CFA) Campus 2023, le Tournoi national des quartiers, la Mêlée des chœurs, son plan d’incitation à l’usage des transports publics (train-tram-bus) ou son programme d’absorption-carbone, le GIP France 2023 a fait des paris d’avenir, qui se sont révélés payants.
Plus de six mois après la finale, les résultats de l’étude d’impact, réalisée par EY dans le cadre d’un marché public du ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, montrent clairement que la promesse est tenue.
Fruit d’un travail approfondi et collaboratif avec World Rugby, le Comité d’organisation « France 2023 », la FFR et les villes et métropoles hôtes de l’événement réunies dans l’association « Territoires d’événements sportifs », l’étude conclut ainsi que l’accueil de la Coupe du Monde de Rugby 2023 en France a créé de la richesse économique supplémentaire tout en œuvrant en faveur de l’intégration des personnes en difficulté et en contribuant à limiter l’empreinte « carbone » inhérente à l’organisation d’un GESI.
Un événement à fortes externalités positives pour tout le territoire et ses populations
- La Coupe du Monde de Rugby 2023 a généré 1, 8 milliard d’euros de dépenses totales, pour un apport net de 871 millions d’euros pour l'économie française ;
- 425 000 visiteurs internationaux (72 % d'Européens) ont séjourné en moyenne 10 jours en France à l’occasion de la compétition et 39 % des dépenses touristiques ont bénéficié à d’autres territoires que ceux des villes et métropoles accueillant des matchs ;
- 98 % des spectateurs se sont déclarés satisfaits de leur séjour en France et 82 % souhaitent revenir, ce qui souligne l’expérience très positive qu’ont vécue les fans étrangers dans le pays grâce à la Coupe du Monde ;
- L’effet « Coupe du Monde de Rugby » pour la pratique du rugby en France a été significatif, avec une augmentation de 12 % des joueurs licenciés à la FFR entre février 2023 et février 2024 ;
- 160 000 personnes en situation de fragilité ont directement bénéficié des programmes sociaux de France 2023, ce qui est unique dans l’histoire des GESI ;
- Financée par le GIP France 2023 et l’Etat, la Coupe internationale de rugby-fauteuil a mis en lumière une pratique adaptée aux personnes en situation de handicap du rugby à l’occasion du week-end des demi-finales de la Coupe du Monde ;
- L'empreinte carbone totale de l’organisation de la Coupe du Monde de Rugby 2023 s'élève à 830 000 tonnes d'équivalent CO2, dont 86 % proviennent des déplacements des visiteurs internationaux venant de pays étrangers (émissions de type 3) ;
- L'impact global sur l’environnement a été atténué par l’utilisation d’équipements existants (stades de l’Euro 2016 et installations de clubs professionnels en particulier), la qualité des infrastructures françaises de transport public et la forte interconnexion des différents modes de transport (entre réseaux nationaux de train à grande vitesse et de transports métropolitains par exemple), parfaitement intégrée au plan national des mobilités ;
- Le GIP France 2023 a adopté une approche pragmatique de financement de projets labellisés de séquestration du carbone en zones tropicales et de forêts urbaines dans les villes et métropoles hôtes.
Exemplaires de la mobilisation réussie de tous les acteurs, ces résultats font plus que jamais de la France, à un peu plus de deux mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, une destination attractive pour les GESI. Ils étayent la volonté réaffirmée de World Rugby que les futures territoires hôtes de la Coupe du Monde de Rugby (l’Angleterre, l’Australie et les Etats-Unis d’Amérique) déclinent avec autant de bénéfices ce modèle vertueux, vecteur d’attractivité, avec un événement jouant un rôle de fédérateur social et d’incubateur de solutions durables.
UN IMPACT QUI PROFITE À TOUS LES TERRITOIRES FRANÇAIS
Fidèle à sa promesse d'engager toute une nation et de produire la Coupe du Monde de Rugby des territoires, le GIP France 2023 a organisé un événement dont l'impact économique s'est étendu au-delà des 10 villes et métropoles hôtes et des 9 sites de compétition, bénéficiant aux citoyens de toute la France. 40% des dépenses touristiques totales ont été enregistrés dans les villes et villages à proximité des agglomérations hôtes (y compris un record de 1,6 million de nuits d'hébergement).
Les 425 000 visiteurs internationaux qui se sont rendus en France pour assister à la Coupe du Monde de Rugby 2023 sont restés en moyenne 10 jours dans le pays et y ont dépensé 170 € par jour, contre 80 € pour les supporters de l'Hexagone. La moitié d'entre eux ont visité un Village Rugby (fanzone), profitant au maximum de leur expérience Coupe du Monde de Rugby.
L’accueil de l’événement a aussi donné un coup d'accélérateur au tourisme en France : 98% des spectateurs ont été satisfaits de leur séjour en France et 82 % souhaitent revenir dans le pays. Les supporters internationaux ont réservé un total de 4,2 millions de nuitées dans le pays hôte, ce qui représente 219 M € de recettes pour le secteur de l'hébergement.
Le rapport estime que 5 200 emplois ont été créés ou maintenus grâce à la Coupe du Monde de Rugby 2023. 90 % des fournisseurs et prestataires du GIP France 2023 ont ainsi été des entités françaises.
Globalement, l'apport net à l'économie française (issu des visiteurs étrangers) est estimé à 871 M€, dont 690 M € d'impact économique direct. Cet impact économique net exclut toutes les dépenses des supporters français et les investissements des entreprises françaises dans le tournoi. Une fois prises en compte et réintégrées dans la méthodologie, les dépenses totales générées à l’occasion de la Coupe du Monde de Rugby 2023 atteignent 1,8 Md €.
UN LEVIER PUISSANT DE CHANGEMENT SOCIAL
Pendant deux mois, la France entière est tombée amoureuse du rugby. L’événement a enregistré neuf des dix plus fortes audiences françaises de l'année à la télévision et 481 millions d'heures de visionnage cumulées pendant le tournoi, tous les matchs étant diffusés sur des chaînes gratuites.
Sur les 65% de la population française qui ont regardé au moins un match à la télévision, 40% le faisaient pour la première fois et la moitié des nouveaux téléspectateurs étaient des téléspectatrices.
Les stades ont principalement accueilli des fans français (59% du public des matchs) et plus de 25% des détenteurs de billets étaient des femmes.
À la suite de leur expérience de la Coupe du Monde de Rugby, 82 % des spectatrices ont déclaré que cela les avait incitées à jouer au rugby.
L'effet d’attraction de la Coupe du Monde de Rugby a également été ressenti positivement par la Fédération française de rugby (FFR), qui a enregistré une augmentation de 12% du nombre de ses licenciés entre février 2023 et février 2024, en capitalisant sur la popularité croissante de l'équipe de France et sur les visites des joueurs internationaux dans les écoles, les hôpitaux et les clubs de rugby locaux au cours des 51 jours du tournoi.
Le rugby continue de véhiculer des valeurs qui trouvent un écho auprès du public, 84% des spectateurs interrogés ayant une bonne perception du sport, ce qui est supérieur à la perception moyenne de la plupart des sports. Les ambitieux programmes de RSE mis en œuvre avant et pendant le tournoi, tels que le fonds de dotation Rugby au Cœur qui soutient financièrement des projets de développement social par le rugby (210 projets, 1,5 M € investis) ou la campagne« Rugby is my pride » qui sensibilise à l'inclusion des communautés LGBTQI+ dans le rugby, ont reçu un accueil largement positif [1].
Dans l'ensemble, 160 000 personnes ont bénéficié des programmes « RSE » de la Coupe du Monde de Rugby 2023, et les principaux piliers du plan ont été transférés à la fédération hôte pour qu'elle poursuive ces activités positives dans la durée.
DES INITIATIVES ENVIRONNEMENTALES REMARQUABLES POUR LIMITER LES ÉMISSIONS DE CARBONE
Dans la lignée de la candidature de la FFR de 2017, le GIP France 2023 a poursuivi une forte ambition environnementale, à juste titre puisque 54 % des spectateurs attendaient des organisateurs qu'ils réduisent l'impact environnemental du tournoi.
Sur la base de la méthode validée par l’Etat et des données de l'Agence pour la transition écologique (ADEME), l'empreinte carbone totale de l'événement est estimée à 830 000 tonnes d'équivalent CO2. En attirant des fans de rugby du monde entier, la Coupe du Monde de Rugby 2023 est à l’origine d’émissions indirectes (type 3) qui constituent la majorité de l'empreinte carbone du tournoi : 86% des émissions de gaz à effet de serre (GES) proviennent des déplacements hors de France des visiteurs internationaux.
Bien qu'importante, l'empreinte est estimée 3,4 fois inférieure à celle de l'UEFA Euro 2016 (aussi organisé en France dans des villes similaires) et 4,4 fois inférieure à celle de la Coupe du Monde de la FIFA 2022 au Qatar, sous l’effet des efforts de modération entrepris par les organisateurs et mis en avant dans le rapport.
L'utilisation d'installations et d'infrastructures existantes pour toutes les opérations du tournoi a notamment été une décision clé qui a permis de maintenir les émissions au niveau le plus bas possible dès la phase de planification. Le tournoi n'a nécessité aucune nouvelle construction et tous les sites, des stades aux camps de base des équipes, étaient des sites préexistants remodelés pour l'événement, y compris les centres internationaux de diffusion et des médias à Roland Garros, à Paris.
Les transports étant responsables de 94 % de toutes les émissions, France 2023 a mis l'accent sur des plans de mobilité à faible émission de carbone pour les équipes et les supporters en France. Le rapport salue les politiques mises en œuvre, notamment la décision de faire voyager les équipes participantes en train ou en bus pour tous les trajets de moins de cinq heures et demie (56 % des kilomètres parcourus par les équipes l'ont été en train et en bus - 70 % de tous les trajets), ainsi que l'accent mis sur les transports ferroviaires et publics pour les supporters se déplaçant en France et dans les villes d'accueil.
Ainsi, 84 % des déplacements des fans dans les villes et métropoles hôtes ont été effectués par le biais d'une mobilité à faible émission de carbone (transports publics, marche ou vélo), contre une moyenne de 39% pour la population française utilisant quotidiennement ce type de mobilités, ce qui montre comment le sport peut influencer positivement les changements de comportement.
World Rugby a aussi mis en œuvre des initiatives visant à réduire l'empreinte carbone de ses propres opérations, en commençant par la stratégie de diffusion de l'événement qui a permis aux téléspectateurs du monde entier de profiter d'un spectacle captivant. Qu'il s'agisse de la production à distance, de l'optimisation des déplacements des camions ou de l'utilisation d'équipes locales, tout a été conçu pour minimiser les émissions de carbone. L'utilisation de biocarburant 100% à base d'huile de colza pour alimenter les générateurs secondaires sur les lieux des matchs a permis de réduire les émissions de 64% par rapport aux carburants traditionnels.
Pour le reste des émissions de carbone qui ne pouvait être réduites davantage, France 2023 poursuit actuellement, avec ses partenaires investis dans le financement de programme, la recherche de projets de puits de carbone labellisés qui aideront à absorber une partie des émissions dont le tournoi est responsable. N'identifiant que des projets nationaux et internationaux labellisés « Gold Standard » ou « Verra Standard », le programme a été financé collectivement par le GIP France 2023, World Rugby, la métropole du Grand Lyon et d'autres sponsors. Ce programme devrait permettre d'absorber 100 000 tonnes d'équivalent CO2.
Madame Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, s’est félicitée : « Ferveur populaire, promotion de la pratique sportive et des valeurs du rugby dans tous les territoires, mise en valeur de notre patrimoine et de notre art de vivre, rayonnement de la France dans le monde et exposition de son savoir-faire organisationnel : la Coupe du Monde de Rugby a apporté beaucoup à notre pays. Et l’étude d’EY établit aussi les impacts économiques et sociaux très positifs de l’événement. Enfin, elle montre l’importance des efforts faits sur le plan environnemental. Plus que jamais, à l’approche des Jeux de Paris 2024, la France confirme son ambition de porter en Europe et dans le monde un nouveau modèle pour ces grands évènements internationaux, dans un esprit de responsabilité économique, sociale et environnementale qui est la condition de leur durabilité à long terme ».
Madame Olivia Grégoire, ministre déléguée aux entreprises, au tourisme et à la consommation, s’est réjouie que :" Les événements sportifs internationaux sont une aubaine pour le tourisme, le rayonnement de la France et le dynamisme de ses entreprises. La Coupe du Monde de Rugby en a été la preuve et a ouvert le bal des événements internationaux qui jalonneront l’année 2024 avec comme point d’orgue les Jeux Olympiques et Paralympiques. Ils seront, au même titre que le 80e anniversaire du débarquement ou les 150 ans de l’impressionnisme, une vitrine de nos savoir-faire et un tremplin pour notre économie ».
Sir Bill Beaumont, président de World Rugby, a déclaré que : « La Coupe du Monde de Rugby 2023 a été une formidable vitrine de notre sport et de nos valeurs, et nous sommes ravis de constater que son impact positif a dépassé le cadre du terrain de jeu, avec d'énormes avantages pour le pays hôte, sa population, ses entreprises, la société et l'environnement au sens large.
Accueillir la Coupe du Monde de Rugby comporte une valeur qui va au-delà des chiffres, il s'agit de convivialité, de solidarité, de passion et des souvenirs qui resteront gravés dans la mémoire de millions de supporters. Alors que notre compétition phare se prépare à se rendre en Angleterre, en Australie et aux États-Unis pour les prochaines Coupes du Monde de Rugby féminines et masculines, nous nous efforcerons de maintenir et d'améliorer cet impact positif au profit des communautés et de l'économie locales, tout en apportant une grande attention au sujet important qu’est notre empreinte environnementale. »
Monsieur Jacques Rivoal, président de France 2023, a estimé pour sa part que : « Notre ambition depuis le début de l’aventure France 2023 était de générer un impact positif pour la France et la famille du rugby, tout en organisant un tournoi responsable qui établit de nouveaux standards pour l'avenir.
Le rapport d'impact apporte la preuve tangible que nous avons accompli notre vision, avec d'excellents résultats pour toutes les parties prenantes du tournoi, et notamment d'importantes retombées économiques pour la France et ses villes, ainsi qu'un fantastique héritage social et rugbystique.
La Coupe du Monde de Rugby 2023 a battu des records à bien des égards, avec une fréquentation, une audience et un engagement sans précédent, et nous sommes extrêmement fiers d'avoir organisé cette incroyable célébration du vivre-ensemble tout en prenant des mesures importantes pour limiter et atténuer l'empreinte environnementale du tournoi. »
METHODE :
L'étude « Impact économique, social et environnemental de la Coupe du Monde de Rugby 2023 » a été réalisée par les experts d'EY France à partir de quatre questionnaires renseignés par 15 000 personnes (13 000 spectateurs, 1 700 bénévoles, 72 entreprises locales), de plus de 60 entretiens avec des représentants des parties prenantes de la Coupe du Monde de Rugby (villes et métropoles hôtes, sponsors, FFR, clubs de rugby) et de 70 études ou rapports de sources externes.
LIENS DE TELECHARGEMENT DE L’ETUDE :
Version anglaise : https://resources.worldrugby-rims.pulselive.com/worldrugby/document/2024/05/22/af4914cd-06d8-4a80-b0cb-a8abb8914d20/RWC2023-Impact-Report-EN-.pdf
[1] Le GIP France 2023 a été reconnu pour ses programmes de diversité et d'inclusion, recevant du gouvernement français la première certification « Terrain d’égalité ».