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Radicalisation

Prévention de la radicalisation
Image Prévention de la radicalisation

La radicalisation : c’est quoi ? La définition retenue par le SG-CIPDR est celle de Farhad Khosrokhavar : « processus par lequel un individu ou un groupe adopte une forme violente d’action, directement liée à une idéologie extrémiste à contenu politique, social ou religieux qui conteste l’ordre établi sur le plan politique, social ou culturel ».

La radicalisation est donc un processus qui conduit une ou des personnes à devenir plus dures, plus intransigeantes dans leur manière de penser puis d’agir. La radicalisation constitue en quelque sorte l’aboutissement d’une « transformation de la personne » vers un absolu qu’elle s’est trouvée voire dans lequel elle s’est « enfermée ». Un absolu qui lui est propre ou propre au groupe auquel elle s’identifie. La radicalisation est souvent assimilée à celle à caractère islamiste pouvant conduire au djihadisme et à des actes de terrorisme. Elle n’est pas l’unique forme de radicalisation mais mobilise particulièrement les politiques publiques depuis les vagues d’attentats de 2015.

Un phénomène complexe à identifier

Cette menace est complexe, car évolutive, singulière, sans profil type même si des tendances peuvent être constatées (proportion non négligeable d’individus ayant un passé de délinquants, fragilité sociale ou psychologique, etc.). Il est particulièrement délicat et difficile d’identifier les « signes de radicalisation ». L’objectivation des situations doit se faire par des services spécialisés. De manière générale, il convient de s’interroger dès lors que des signes inquiétants de rupture dans le comportement de l’individu sont perçus (dans l’environnement quotidien, familial, amical ou sportif, des modifications brutales des habitudes, un changement d’apparence, etc.). Le rapport à la violence, que ce soit dans les opinions exprimées ou les actes posés, le degré de véhémence et son intensité sont aussi des indicateurs sur lesquels être vigilants.

Ce phénomène nécessite toute notre attention et nous devons collectivement faire preuve d’une vigilance accrue pour observer et prévenir tout comportement déviant.

La prise en compte de la radicalisation dans le champ du sport ?

Lieu de socialisation incontournable , le champ du sport est touché par toutes les dérives qui peuvent s’exprimer dans la société. La présence d’un individu (ou un groupe d’individus) radicalisé qui pratique une activité physique ou sportive est donc possible mais cette situation demeure rare au regard du nombre de pratiquants et d’encadrants en France. Le champ du sport a été intégré dès 2016 dans le Plan d’Action contre la Radicalisation et le Terrorisme (PART).

Comment prévenir la radicalisation dans le champ du sport ?

Nous pouvons agir ensemble sur deux aspects de la prévention pour s’opposer au développement des idéologies radicales dans notre milieu :

  • Le sport, vecteur d’intégration et d’inclusion sociale

Les valeurs portées par la grande majorité de tous les acteurs qui dirigent, encadrent les pratiques physiques et sportives, concourent à l’inclusion, l’intégration ou la cohésion sociale. Au carrefour des enjeux de société, le sport revêt une dimension sociale et éducative importante, que ce soit en matière de santé, d’éducation, de formation des citoyens. La pratique sportive, lorsque ces valeurs sont incarnées, constitue un rempart au développement des idéologies extrémistes plutôt qu’un risque les favorisant.

  • Le sport, lieu propice à la détection et au signalement des comportements déviants

Le sport a la particularité d’inscrire ses pratiquants dans une sincérité singulière, un rapport au corps particulier et dans des situations de mixités : genre, communauté, religion, etc. C’est pourquoi, certains signes invisibles ou cachés lors des temps de la vie quotidienne sont plus visibles lors de la pratique.

Ainsi, toutes les formes de rejet, d’exclusion et/ou de repli sur soi ou communautaire, parfois de haine à l’égard de certaines personnes ou groupes de personnes peuvent être détectées. Nous devons collectivement faire preuve d’une vigilance accrue en ne laissant pas ces comportements se produire, se développer sans réaction, mais en alertant et en les signalant. Cette démarche citoyenne a pour finalité de protéger les personnes concernées et de garantir un cadre positif de pratique sportive.

Ne pas confondre expression d’une conviction religieuse et radicalisation

Il convient, en effet, d’être prudent face à l’interprétation qui pourrait être opérée vis-à-vis de certains signes exprimant une visibilité ou des revendications à caractère religieux. Il est important de ne pas faire d’amalgames et les assimiler d’une manière trop hâtive à une dérive radicale de la personne qui les exprime et/ou les revendique. Mais il convient également d’appliquer et de faire appliquer sans faiblir les règles relatives à la laïcité (dans les lieux ou circonstances elle s’applique) et, plus largement, les règlements fédéraux relatifs à la discipline et au vivre ensemble.

Télécharger Fiche prévenir la radicalisation

L’engagement du ministère des sports et des jeux olympiques et paralympiques

Le ministère des sports s’engage particulièrement dans le Plan National de Prévention de la Radicalisation (PNPR) qui consacre 4 mesures dédiées au champ du sport. L’accent est mis sur la formation, la sensibilisation des acteurs, la mise en place et l’animation de réseaux de référents au sein des services déconcentrés, des établissements et des fédérations, ainsi que sur le contrôle administratif des EAPS.

Pour développer une « culture commune de la vigilance » dans le champ sportif, nous avons réalisé la plaquette « Prévenir la radicalisation dans le champ du sport ». Elle vous présente en une page les signaux sur lesquels être attentifs, et sur une seconde, que faire et vers qui vous tourner pour partager vos doutes ou interrogations.

Pour approfondir sur le sujet :

Pour aller plus loin, consulter notre "Boite à outils"