• Sport au féminin

Agir pour plus de mixité dans le sport

Le 22 juin 2015, la 2ème édition de la journée « Partageons nos elles pour le sport » était accueillie par la Fédération française de tennis (FFT).
Missions et programmes

Le 22 juin 2015, la 2ème édition de la journée « Partageons nos elles pour le sport » était accueillie par la Fédération française de tennis (FFT).

Organisée par le ministère chargé des sports en partenariat avec l’association Fémix’sport, le thème de cette deuxième journée d’échanges interfédérale était consacré à la déclinaison territoriale des plans de féminisation.

Béatrice BARBUSSE, animatrice de la journée, souligne que cette journée s’inscrit dans un contexte marqué quotidiennement par les avancées des femmes dans le sport tant au niveau de résultats sportifs que dans l’accession aux responsabilités à des postes symboliques : entraîneure, présidente ou manager de clubs féminins mais aussi masculins. Des choses se passent, mais pour que ces actions soient pérennes, pour qu’elles touchent le local, il faut se poser la question de savoir comment les plans de féminisation peuvent être déclinés au niveau des territoires. Comment articuler les différents acteurs régionaux qui interviennent au niveau du sport (Conseils Régionaux, Directions Régionales de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociales et ligues).

Gilbert YSERN, directeur général de la FFT souligne le plaisir pour la fédération d’accueillir l’organisation de cette journée. Selon lui, celle-ci est parfaitement légitime dans la mesure où le tennis est historiquement positionné et actif pour le développement du tennis féminin, tant au niveau des instances dirigeantes jusqu’au ligues régionales, que dans des actions de développement dédiées à la pratique féminine. Il évoque le fait que la FFT est particulièrement fière sur le plan professionnel d’être sans doute l’élément majeur aujourd’hui dans le tennis à vouloir la pratique de l’égalité des prix au niveau du grand schlem. Selon lui, même si la symétrie n’est pas encore complète en terme de programmation, la volonté est néanmoins d’exposer très largement le tennis féminin, ce qui contribue à sa réelle reconnaissance. Il mentionne aussi que de plus en plus de femmes sont présentes dans les équipes de directeurs, que le recrutement est aujourd’hui près de la parité. Il termine en souhaitant qu’une telle journée puisse un jour ne plus être nécessaire, signe que le sport sera devenu parfaitement mixte.

Thierry MOSIMANN, directeur des sports, rappelait en ouverture de cette journée que l’histoire de la politique ministérielle visant l’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport s’était accélérée par l’impulsion de différentes mesures gouvernementales et l’adhésion de plus en plus massive des fédérations sportives dans la définition de leurs plans de féminisation. Les chiffres clés de la féminisation montrent néanmoins qu’il faut aller encore plus loin et plus vite vers l’égalité réelle des femmes et des hommes dans le sport (voir les chiffres clés).

Ceci nécessite de mutualiser les expériences. Cette mutualisation passe par la diffusion d’informations sur les plans développés par chaque fédération. Le panorama 2015 des plans de féminisation des fédérations sportives poursuit cet enjeu. Voir le panorama. La mutualisation des expériences menées dans d’autres champs permet également de s’ouvrir à des nouvelles innovations possibles. Barbara LEVEEL, Responsable Diversité – RH RSE du Groupe BNP Paribas, a apporté une vision des enjeux et des outils développés dans le monde de l’entreprise pour favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’entreprise. Cette expérience démontre que la démarche visant à promouvoir la diversité dans un champ donné repose sur la capacité à objectiver la situation (par des données et des éléments historiques), partager des objectifs, décider de mesures concrètes au sein de l’organisation, promouvoir les enjeux de la diversité, mobiliser des réseaux d’acteurs et valoriser l’engagement de chacun (voir la présentation de Barbara LEVEEL).

Enfin, pour aller plus loin et plus vite vers l’égalité réelle des femmes et des hommes dans le sport, il faudra encore et toujours créer une dynamique avec les acteurs locaux des fédérations sportives, développer des offres de pratiques innovantes, favoriser l’accès des femmes aux fonctions fédérales telles que l’arbitrage et lutter contres les stéréotypes et les discriminations entre les femmes et les hommes (voir la synthèse de la table ronde « Accélérer la déclinaison territoriale des plans de féminisation »).

L’implication des acteurs locaux dans l’égal accès des femmes et des hommes au sport : un enjeu stratégique.

Le redéploiement territorial avec la définition de nouvelles grandes régions permettent de questionner le degré de diffusion des actions des plans de féminisation. L’objectif consiste à donner la possibilité à tous de pratiquer le sport de son choix quel que soit le territoire, sans barrière de genre dans un but non seulement de pratique compétitive mais également de santé et bien-être. Accédez à la synthèse des réflexions du groupe de travail mené sur cette thématique.

La mixité dans les pratiques sportives, des innovations facteurs de développement.

Quand trois disciplines proposent actuellement une ou plusieurs épreuves « mixtes » au programme des Jeux olympiques, ce sont 14 des 28 disciplines du programme des Jeux olympiques de la Jeunesse, véritables laboratoire d’innovation et de promotion des valeurs du sport souhaités par le CIO, qui proposent des épreuves dans lesquelles concourent conjointement des femmes et des hommes.

Au-delà des pratiques compétitives, l’enjeu de la mixité représente également un véritable levier de développement des pratiques encadrées, tant dans les publics visés qu’au sein de l’encadrement de ces pratiques. Accédez à la synthèse des réflexions du groupe de travail mené sur cette thématique.

Le principal frein au développement de l’accès des femmes aux fonctions d’arbitrage reste le déficit d’identification possible. C’est d’autant plus compliqué d’ouvrir la voix que le vivier est essentiellement masculin.

Si la représentation est encore satisfaisante au niveau départemental, plus le niveau s’élève, moins de femmes sont présentes. Ceci serait lié au fait que, passé le niveau départemental, cet engagement nécessite plus de déplacements sur de longues durées. Si des solutions pratiques doivent être imaginées, la déconstruction de certaines représentations serait également utile pour favoriser l’engagement des femmes dans ces fonctions. Accédez à la synthèse des réflexions du groupe de travail mené sur cette thématique.

La lutte contre les stéréotypes et les discriminations dans le sport liés au genre : un enjeu de citoyenneté.

Pour renforcer la lutte contre les stéréotypes et les discriminations, plusieurs outils sont mobilisables par l’ensemble des fédérations sportives et, plus largement, des acteurs du sport.

Les compétences et les capacités à occuper certaines fonctions sont trop souvent assimilées à des qualités dites masculines (type leadership, autorité, charisme). Un premier outil a été créé à l’attention des formateurs aux qualifications de l’encadrement sportif pour comprendre et agir sur ces phénomènes. Il s’agit du guide des formateurs « Métiers du sport et de l’animation : prévenir les conduites sexistes ».

Les conduites vers le changement de ces représentations passent également vers des campagnes de sensibilisation et des outils d’information sur les conséquences juridiques d’actes discriminatoires.

La campagne ExAequo et le guide juridique contre les violences, incivilités et discriminations dans le sport visent ces objectifs de sensibilisation et d’information.

L’Etat engage des moyens financiers pour l’égalité réelle des femmes et des hommes dans le sport.

Au-delà des crédits consacrés dans les conventions d’objectifs avec les fédérations sportives pour le développement de l’accès des femmes au champ du sport, le Centre national pour le développement du sport (CNDS) dispose de différents dispositifs directement ou indirectement consacrés à cette politique ministérielle.

L’ensemble des clubs affiliés et des structures fédérales déconcentrées peuvent mobiliser une subvention du CNDS pour développer des projets en faveur de l’accès des femmes au sport. 7,2 M€ ont été consacrés à cet enjeu en 2014.

La moitié des 300 emplois qui seront soutenus dès 2015 par le CNDS en faveur de la pratique sportive dans les quartiers de la politique de la ville seront consacrés aux pratiques féminines ou à l’encadrement par des femmes. Cette mesure s’inscrit dans le cadre du plan ministériel « Citoyens du sport ».

Enfin, la médiatisation des femmes dans le sport est un axe clé de la stratégie ministérielle en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport. Un fonds « audiovisuel » de 1M€ pour 2015 a donc été créé au sein du CNDS pour financer la production et la diffusion de contenus médiatiques en faveur des femmes dans le sport.